2 août 2021

À la recherche de l’imaginaire sur la Data à Lyon

Vous lisez le deuxième opus des déambulations Data. Dans cette série je vais à la rencontre des passants et vous confie leurs réactions à l’évocation du mot ‘Data’. Après Nantes, Lyon.

Par Arnaud Galea, chargé d’étude en approche pédagogique inclusive chez leChaudron.io.

En parallèle des ateliers et conférences que nous avons organisés autour de ce sujet, je reprends le chemin pour découvrir ce que les gens ont en tête à l’évocation du mot data. Cette fois c’est à Lyon que je vais questionner des passants. Ici, le mois de juillet nous offre un temps avare en ciel bleu et soleil radieux. C’est une aubaine pour rester à philosopher dans son canapé, refaire le monde par la pensée et par les livres. Mais sans la vue du monde extérieur, compliqué d’être juste, et ce n’est clairement pas notre philosophie au Chaudron. On ne s’abat pas et me voilà de sortie, cette fois, mon compagnon c’est mon parapluie.  

J’arrive à l’Hôtel de Ville, la place est presque vide, je me glisse dans un coworking non loin. À l’entrée, ils m’orientent vers la salle de pause, je croise le regard d’une personne près de la machine à café, le smartphone à la main, je m’approche et lui parle de mon projet. Je lui pose la question phare : « À l’évocation du mot data, à quoi penses-tu instinctivement ? ». il marque un temps d’arrêt, esquisse un sourire, « Je pense… aux données personnelles, aux analyses qu’on fait avec. Ça a une énorme influence sur les modes de consommation, et les modes de vie, c’est quelque chose de complexe, moi je n’y connais rien j’en entends parler quelquefois dans des articles ou des émissions ». Il n’y connait rien… c’est complexe… Nombreux sont ceux qui se sont résiliés face à cette thématique. Personne d’autre n’est enclin à discuter, l’ambiance est studieuse. Je sors du coworking, et me met comme objectif de rejoindre un endroit de passage. 

“Des chiffres pour comprendre des choses”

Je décide d’aller à Croix-Rousse. Je passe par la place Sathonay. Un homme est assis sur un banc, le journal à la main. Je m’assieds, le salue, et nous discutons. Je lui pose ensuite ma question phare. Il écarquille les yeux. Fait mine de réfléchir « C’est des chiffres, des suites de chiffres, quand ils sont interprétés on comprend des choses, on va dire ». Un point de vue pragmatique ! Plutôt intéressant, je n’en avais pas encore eu, il reprend : « Et puis maintenant ça devient une course à celui qui en amasse le plus comme d’habitude, certains ne se préoccupent pas de la quantité, mais plus de l’usage qu’ils en font ». Il a l’air d’avoir une vision plutôt claire du sujet, la pluie revient doucement, nous nous quittons.

Je commence l’ascension pour Croix-Rousse sous une fine pluie, personne d’autre en vue. Arrivé à la place du Gros Caillou, deux personnes paraissent pressées, je les interroge à la volée, “Bonjour, j’ai une question, j’aimerais savoir ce qu’il vous vient à l’esprit à l’évocation du terme data”. Ils marquent un stop, ils hésitent à continuer, me regardent, puis me demandent de répéter, je réitère. L’un d’eux se lance, « C’est des stats sur les humains, pour les comprendre, je pense », l’autre suit « ouais, c’est pour analyser plein de choses, des prédictions, de l’intelligence artificielle et tout, il y plein de séries sur Netflix sur ça”. “Pour comprendre les êtres humains” m’a t-on dit, intéressant. 

L’approche de la Data est encore différente. Les personnes que j’ai croisées à Lyon m’ont partagé une vision plus sociétale de l’impact de la Data et de son côté analytique. On m’a parlé des effets sur les modes de consommation. Certains en ont entendu parler sur Netflix, dans des émissions, via des sources de divertissement ou médiatiques principalement. Pour conclure, c’est encore une riche expérience, elle confirme que le sujet de la Data est un sujet à part, encore peu débattu de manière éclairée, les gens se sentent encore éloignés du sujet.

On se retrouve à la rentrée pour de nouvelles explorations.

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